Minarets suisses : la France au bord de la honte ?

Un récent sondage du quotidien Le Figaro (positionné à droite) posait à ses lecteurs la question suivante : “Faut-il interdire la construction de nouveaux minarets ?” 73 % des lecteurs répondent oui.

Bien entendu, après la votation des Suisses dont nous vous parlions récemment,  l’écho des loups ne pouvait qu’atteindre la France : les questions sur les minarets, sur l’opportunité d’un vote, sur les symboles de l’Islam, sur les mosquées, foisonnent. Bref, la presse en meute tourne autour du gibier, attisant sa peur, et les loups appellent le chasseur gouvernemental à venir achever la proie avant qu’eux-mêmes s’en chargent avec les crocs, dans la finesse dont fait preuve celui qui voudra emporter le plus gros morceau.

Poussé par un débat sur l’identité nationale qui ne trompe personne sur ses ambitions nationalistes, le gouvernement emmêle ses fusils, entre les explications en tromblon de Frédéric Lefebvre sur l’opportunité d’un débat sur les minarets pendant celui sur l’identité nationale, Christine Boutin qui dégaine vivement contre la construction de minarets en France, et les tirs hésitants de Xavier Bertrand. Quant au ministre responsable du culte, Brice Hortefeux, son silence est troublant.

Mais la chasse est bien ouverte, et les premiers coups partent bien vite : un maire UMP stigmatisent ces millions d’immigrés “payés à ne rien foutre” (Vidéo ci-dessous) ; sur le site d’Eric Besson, ministre de l’immigration et en charge du débat sur l’identité nationale, les propos racistes trouvent un forum idéal. Nous y sommes : les loups sont heureux d’avoir enfin l’occasion d’aboyer, et un maître pour les entendre. Et c’est bien là le pire problème : le gouvernement français autorise ces dérives malades. Il leur donne la parole en toute légitimité. Il est comme eux. IL est lur porte-parles. Parce qu’ils votent. Le risque est que le gibier refuse son rôle et se rebelle. Le risque est que de plus en plus de musulmans se radicalisent. Qu’auront gagné les loups ?