On l’a dit ici, on le confirme : ils nous prennent la tête avec leur faux débat sur l’Islam. Quel débat ? Et pour quoi faire ? En quoi l’Islam et la pratique d’une religion quelle qu’elle soit doit à ce point faire l’objet d’un débat national ? Pourquoi ne pas plutôt parler de la réduction des budgets pour l’éducation, à la place ? Qu’est-ce qui est le plus important, le plus urgent, le plus dangereux, selon vous ?
La question qui vient derrière, bien sûr, est celle du fantasme islamiste, tout aussi dangereux et pervers que l’islamisme lui-même. Attiser la peur : voilà l’éternelle méthode de l’UMP. Une méthode qu’on pensait révolue depuis la débâcle du “débat” débile sur l’identité nationale, et son cortège de mauvaise foi, de manipulation et de honte ministérielle. Résultat : une radicalisation des pratiques islamiques comme le port du voile, en réaction, et des images de plus pour nourrir la peur pour l’UMP. Belle manipulation les gars. Vous pouvez être fiers de vous.
Mais l’Islam est remis sur le tapis. Tiens donc : les sondages livrent un président aux abois. Il est intéressant de se poser des questions. Et dans la majorité présidentielle, chacun essaye d’arracher le plus gros morceau sur la bête, à coups de dents voraces et pressés. J.-F. Copé, par exemple, nouveau patron de l’UMP, et ouvertement candidat au poste ultime dans quelques années, en profite pour poser ses jalons. Sans vergogne, tant qu’on y est, quand il réclame des prêches exclusivement en français par les imams. Comme si tous les prêches étaient faits en arabe. Comme si chacun n’avait pas le choix de sa mosquée et de la langue qu’on y parle. Comme si les imams cachaient des mots de code anti-républicains, comme si leur langue était un redoutable charabia outrageusement communautariste, et pourquoi pas, un vecteur d’informations terroristes.
OK. Que fait-on alors pour les messes en latin, hmm ? Et pour les messes en anglais dans les églises anglo-saxonnes ? Ou en allemand, en russe ou en italien, que sais-je encore ? Excommuniés, tous ces félons qui osent parler autre chose que le fier français de France ! Virés du pays, tant qu’on y est.
Mais méfions-nous davantage : le jour où le français sera rendu obligatoire dans les mosquées, que trouvera donc alors M. Copé pour stigmatiser les Musulmans ?
Quelque chose a du mal à passer, monsieur Copé ? Une couleuvre, peut-être ?