Si l’on prend un peu de recul, et qu’on ne se laisse pas entraîner par l’effet boule de neige de la polémique sur laquelle tout le monde veut rebondir, on peut s’interroger sur la réelle présence du halal dans les cantines scolaires. C’est ce qu’a fait le journal Le Monde.
Le quotidien relève alors que si la question du halal précipite soudain les commentaires affligeants des candidats à la présidentielle, elle est pourtant complètement éloignée de la réalité. En effet, outre Strasbourg, aucune ville aujourd’hui ne propose de repas réellement halal à la cantine de ses écoles. A la place, on propose des menus sans viande. Non pas que des repas halal n’aient jamais été proposés, mais les communes ayant fait cette expérience sont alors confrontées à une segmentation physique des élèves. Elles ont alors abandonné à juste titre. “L’association Ville et banlieue, qui regroupe 120 maires, reconnaît que cette question n’a même pas été abordée lors des propositions récentes de l’association sur la laïcité” précise l’article.
Ceci n’empêche que la question de repas halal est posée par de plus en plus de parents musulmans. Il y a quelques années, la demande portait sur les repas sans viande. Puis sur les repas bio. Réclamer des repas spécifiques n’est donc ni une nouveauté ni l’apanage des parents musulmans. Mais la loi précise que la cantine est un service facultatif, qui ne peut alors se soumettre à aucune exigence de la part des parents, ni à aucune obligation de la part des établissements. Conclusion : d’ici à ce que le vote des étrangers impose des cantines 100% halal, il y a loin, très, très loin. Un “loin” si lointain qu’on l’appelle impossible.