Suite au débat ouvert par la Ligue de l’Enseignement entre élus, écoles et parents, le journal La Charente Libre a mené sa propre enquête auprès des cantines scolaires locales pour savoir comment elles géraient les menus différenciés. Il apparaît qu’aucune réponse unanime ne ressort, et que les arguments contre des menus halal ont changé… “L’affaire du voile a changé beaucoup de choses. L’alimentation est aussi une manière de faire valoir sa religion”, assure ainsi Michel Le Jeune, président du Centre National de ressources des restaurants d’enfants et de jeunes.
En effet, il y a encore quelques années, comme le rapporte le journal, les directeurs d’établissements scolaires pouvaient arguer de la trop faible demande de menus spécifiques et rejeter ainsi les demandes de menus halal. Mais désormais, les menus halal sont les plus demandés parmi les repas spécifiques. “Il faut donc argumenter”, relève un responsable. On est donc bien dans le cynisme le plus total : comme hier : il est hors de question d’avouer le racisme d’une politique, on préfère chercher des arguments qui ne tiennent qu’en fonction du “nombre de demandes…”
Mais le pire n’est pas là : le journal a complété son enquête par un sondage. Il a interrogé ses lecteurs, pour savoir s’ils étaient ou non favorables à des menus spéciaux dans les cantines scolaires. 90% d’entre eux ont répondu non. Quelle formidable preuve d’intolérance et de non respect d’autrui sous couvert de laïcité, qui a décidément bon dos.