Pour le magazine Paris Match, l’économiste et entrepreneur Lotfi Ben Hadj fait le point sur le marché du halal dans le monde et en France, et sur les retombées de cette économie florissante. Pour lui, “Si le halal finance le djihadisme, les terroristes s’appellent Liliane Bettencourt, principale actionnaire de l’Oréal, Paul Buckle, patron de Nestlé ou Charles Doux!” Car en effet, ce sont ces marques qui en profitent le plus.
Ce que précise Lotfi Ben Hadj, c’est que pour investir les plus grands marchés halal que sont l’Indonésie, la Malaisie et plus globalement les pays d’Asie du Sud Est, les entreprises multinationales doivent se plier à leurs exigences halal. Et elles seules en ont les moyens aujourd’hui. Conséquence : L’Oréal fabrique un rouge à lèvres sans graisse animale, Nestlé a fait certifier 85 usines halal, et même Coca Cola produit des sodas halal. Pour la communauté musulmane le halal ne finance en fait que les mosquées, surtout dans les pays laïques comme la France.
Le marché est si important qu’il concerne donc essentiellement des entreprises qui peuvent l’investir. Mais certains pays, comme la France, gagnerait à ne plus stigmatiser les produits halal pour au contraire les intégrer dans leur économie, et pour faciliter le “vivre ensemble” si cher à la République. Parce que le halal est désormais présent partout : dans les grandes surfaces, mais également les cosmétiques et les produits pharmaceutiques.